De l’état de la sécurité sociale

novembre 9th, 2017 no comment

Après plus d’un quart de siècle de déficits continus – une génération entière -, le retour à l’équilibre de l’assurance maladie constitue une priorité majeure. L’ONDAM, entaché dans sa construction d’éléments d’insincérité, n’est respecté qu’au prix d’artifices croissants qui risquent de le priver de sa signification. À court terme, les facteurs de hausse de dépenses se cumulent. Un effort accru de maîtrise des dépenses est possible sans se traduire par une érosion de leur prise en charge. L’action conduite en matière de fixation des prix de médicaments l’illustre. L’organisation des soins en ville et en établissement et les modalités de fixation des prix et des tarifs des actes, prestations et biens de santé recèlent d’importantes marges d’efficience encore insuffisamment mobilisées. Des réformes structurelles du système de soins s’imposent en particulier pour remédier à des inégalités territoriales et financières qui se creusent et compromettent l’égal accès à des soins de qualité pour tous. Deux autres domaines majeurs de la protection sociale, les retraites et les aides aux familles, témoignent de la capacité de notre pays à opérer des choix forts dans l’organisation de la protection sociale de nos concitoyens, même s’ils appelleront nécessairement à leur tour d’autres évolutions, notamment sans attendre en matière de retraites du fait de la dégradation des projections démographiques. Au-delà des efforts immédiats d’économie à mettre en œuvre afin d’accélérer le retour effectif de la sécurité sociale à l’équilibre, c’est un nouveau cadre de responsabilité qu’il importe de définir pour proscrire la formation de nouveaux déficits structurels et la résurgence d’un endettement social dont l’extinction reste pour partie à organiser. C’est à cette condition que sera durablement préservé le haut degré de protection sociale de notre pays.

Comments are closed.

Leave A Comment